L'inconnue

Elle était là, adossée à un arbre à l'orée de la forêt. Elle était d'une beauté inquiétante, d'une minceur squelettique. Ses longs cheveux noirs tombaient sur son visage fin aux joues creusées et au teint diaphane. Son regard se posa sur moi, doux, malgré la détresse que l'on pouvait y deviner. Que pouvait-elle bien faire ici ?

Je me suis approché d'elle pour l'interroger sur sa présence dans cette forêt mais celle-ci disparu, tel un fantôme. La forêt ne tarda pas à s'assombrir, comme si la jeune femme avait, avec elle, emporté les rayons du soleil en disparaissant. Tout ce que l'on pouvait distinguer était une fine bande brumeuse qui s'éloignait, s'enfonçant dans la forêt.

Par curiosité, ou par inconscience, je suivi ce maigre filet lumineux qui me conduisit dans un village en ruines. Le feu follet entra dans l'une d'elles.

En poussant la porte de la battisse, je découvris un décor tout autre à celui qui m'avait été offert à mon arrivée. Des gens dansaient, buvaient et mangeaient dans une ambiance médiévale joyeuse et colorée.

La femme était là. C'était elle sans vraiment l'être. Celle-ci avait le visage doux au regard, le teint rosé et les yeux pétillants de vie au contraire de sa jumelle. Elle les posa sur moi et tout disparu dans un grand fracas de vitres brisées, puis plus rien. Je me retrouva seul au milieu des décombres de l'immense salle de balle et du silence inquiétant qui régnait en ces lieux.

En sortant de la salle, toujours le même décor désolant des ruines qui se succédaient. Et ce silence... pas un seul chant d'oiseau malgré tous les arbres bordant le village. Juste le vent et le bruissement des feuille. Pas un seul signe de vie depuis la brève apparition de la fête quelques minutes plus tôt.